Les essais menés en 2008 ne permettent pas de baisser suffisamment les températures estivales de l'eau.
Ce n’est pas cet été que les poissons nageront dans une Orbe à la température plus fraîche. Dans une réponse à l’interpellation du député de la Vallée Dominique Bonny (PLR), le Conseil d’Etat a
révélé jeudi qu’il renonçait à arboriser un tronçon des rives de l’Orbe supérieure, en amont du lac de Joux.
Cette mesure était recommandée par les experts pour limiter de quelques degrés la hausse estivale des températures. L’objectif était notamment de permettre le retour de l’ombre des rivières,
poisson qui n’est plus présent à l’année dans cette partie de l’Orbe. «Je suis déçu et je ne lâcherai pas l’affaire. Quand on veut vraiment, on s’en donne les moyens», réagit à chaud Dominique
Bonny, qui précise ne pas avoir pris connaissance des détails de la réponse du Canton. «Ces rives ont été défrichées par l’homme et par le bétail, planter des arbres permettrait en plus de
stabiliser les berges», argumente-t-il.
Le Canton se base sur des essais d’arborisation menés en 2008. Ces tentatives ont toutefois souffert du climat rigoureux de la Vallée, des crues de l’Orbe et des dégâts de la faune sur les
plants. Il reste en outre difficile de trouver une essence d’arbre à la fois résistante au gel, à l’érosion ou au vent et suffisamment ombrageante. Dernier écueil, le périmètre visé est protégé
par plusieurs lois limitant sa modification et n’est pas arborisable à large échelle.
L’État dit songer à «éventuellement améliorer encore la situation» du ruisseau du Brassus, un affluent réaménagé, qui fait en l’état baisser la température de l’Orbe de quelque 3 degrés.
Erwan Le Bec
15.01.2016
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